La patience
Suite aux derniers résultats de santé très encourageants, je suis repartie sur des projets d’accompagnement alors que je suis encore sous traitement de chimio pour 3 mois. Mon corps est affaibli et une chute de vélo, sans gravité, a réveillé une douleur qui implique des examens complémentaires. Je ne peux prendre appui dessus.
Je pense sincèrement que la Vie m’invite au repos et faire l’apprentissage de l’assistanat et de la…patience. L’égo en prend un coup mais le corps m’assigne à « résidence ».
Encore une fois, c’est dans la manière de regarder cette expérience qui en fait une épreuve ou un enseignement. J’intègre que ma patience est mise à rude épreuve alors que ma santé donne des signes d’amélioration. Quelles sont les priorités ?
J’ai beau être prise à partie avec les soubresauts de ce cancer du sein métastasé depuis 2020, où des lâchers-prises se font à force d’être «labourée » tant physiquement, psychiquement qu’émotionnellement, dès que la première éclaircie apparaît, la persona reprend les rênes.
L’humain est tellement forgé par les conditionnements que les habitudes reprennent automatiquement le dessus.
Je pensais, je croyais… mais la Vie me rappelle à l’ordre et à l’humilité. Être à l’écoute du corps dans ses profondeurs, les respecter tout en faisant fi des désirs égotiques est un cheminement.
Mais loin d’être découragée, je prends mon bâton de pèlerin, pour me sonder et consulter tant au niveau médical que thérapeutique. Si la patience est à développer, la volonté est une de mes forces. Reconnaître ses qualités me semble indispensable pour persévérer face aux obstacles rencontrés sur le parcours de l’existence.
L’entourage me dit souvent que j’ai un sacré mental et je réponds : Non, j’ai une foi sacrée. C’est en cela que le sourire brille bien souvent malgré les coups durs, tellement heureuse d’être en Vie. Chaque âme a un plan d’évolution sur cette terre et le chemin est unique et libre en chaque cœur humain.
Ma chute se produit le jour de Pâques qui fête la résurrection de Jésus-Christ, telle une symbolique rappelant que la renaissance se fait toujours à la Conscience de l’Esprit en soi.
Laurence Pellan
