Point de vue

Temps gris au regard de ce qui se vit, temps pluvieux au cœur ébranlé, temps orageux au corps secoué. Les pas s’annoncent difficiles sur le sentier caillouteux du présent. Alors, grimper jusqu’à sa conscience pour s’extraire de la pollution mentale et avoir un autre point de vue en respirant l’air frais de l’Esprit témoigne d’une humilité. Effectivement, la persona s’agenouille face à un événement qui la dépasse. Prendre de la hauteur pour observer les enjeux expérientiels. Car, finalement, il s’agit d’une expérience parmi tant d’autres. Mais peut-être que cette dernière se fait levier d’un monde renversant en provoquant la chute des illusions. La désillusion coûte cher à l’égo caparaçonné depuis des lustres. La mise à nu est douloureuse par l’explosion de ses croyances. La perte de repères en masse ébranle sa structure psychique. Cette déroute exporte l’humain de lui-même. Plongé dans un inconnu abyssal, la panique s’amplifie. Ceci dit, son âme voyage aisément dans cet univers qui lui est familier. Etoile de jour comme de nuit au cœur relié, elle perce, assurément, l’opacité égotique. C’est tel un saut de conscience passant d’un mental affolé à la présence spirituelle. Le lien entre le corps et l’esprit prend tout son sens. Être en contact avec la totalité du « vivant » pour avoir une vision holistique face à ce qui se trame. Un pont difficile à traverser lorsque le ressenti est à son comble. L’accueil représente le sas de décompression, l’acceptation mène à la phase de la détente. Chacun porte son vécu et est là où il en est, doté d’une certaine conscience. Cependant, l’acharnement à vouloir tout contrôler nourrit les résistances et complexifie la sortie. Sans surprise, l’horizon paraît nébuleux. A partir de ce constat, il est juste de dire que c’est le regard porté sur les expériences qui en définissent les couleurs.