A l'encre des mots
« Là où le verbe ne peut s’exprimer, ici, la feuille blanche reçoit l’encre des mots sans jugements ».
Déverser les ressentis, les émotions dans l’intime pour se dégager du poids des maux. Par le biais de l’écriture, telle une partie de soi muette se manifestant dans le silence, déverse mot après mot l’état intérieur qu’il soit conflictuel ou apaisé, triste ou joyeux, amer ou doux, angoissé ou tranquille… C’est avec soi, alors il est inutile de se mentir. Au contraire, ces instants de partage invitent à l’honnêteté, l’intégrité, afin de voir où chacun en est réellement avec lui-même, ici, maintenant.
L’écriture, auto- thérapie par excellence, permet par l’écoulement des émotions, décharger un « trop plein ». Prendre la plume, pour entamer un dialogue, tel un enfant se confiant à l’adulte bienveillant, révélant une réalité où nul ne peut se soustraire. C’est un engagement personnel qui met chacun face à ses prises de conscience si salvatrices pour continuer son chemin mais pouvant être inconfortables pour l’égo.
Ecrire de sa propre main responsabilise. Ce dialogue est certes, secret mais dévoile des vérités à soi-même. A chacun de voir ce qu’il fait avec ses constats mais cette « mise en lumière » ne peut s’effacer comme elle aurait pu l’être si elle s’était manifestée par le mental. Cette « aphonie » retranscrite, témoigne de l’état des lieux de sa « maison intérieure ».
Enfin, je dirais que cette correspondance intime a deux vertus. D'une part, elle invite à relater sa vie afin d’être plus proche de soi et vivre ainsi le plus harmonieusement possible jour après jour, et d'autre part, elle évite un "défoulement" verbal égoïste dont personne n’en ressortirait grandi.
Laurence Pellan
