Chemin vers soi
« Déambuler dans les méandres alambiqués de notre personnalité pour se connaître. Cette rencontre avec soi est la plus belle preuve d’amour que l’on se donne ».
Enquêter sur la complexité de nos parties enténébrées, passant d’un pôle à un autre, se révèle un travail à temps plein. Tout est sujet à observation. S’examiner dans différentes situations, comme l’angoissé doutant, l’automate marchant, l’épicurien dégustant, le pressé s’affolant, l’hésitant s’interrogeant, le festif riant…, fournit des informations sur nos comportements. Vivre en conscience, c’est-à-dire être présent à ce qui se passe dans notre vie, permet de contacter nos états émotionnels qui sont des indicateurs signalant des malaises ou des joies. Au fil du temps, on détecte nos forces méconnues et nos faiblesses survalorisées. Le degré varie en fonction de l’impact émotionnel.
Aller vers soi implique de se regarder physiquement, psychiquement, émotionnellement sans porter de jugements. C’est, également, soigner les blessures, liées la plupart du temps à l’enfance, pour permettre à l’adulte de vivre plus librement. Puis, lorsque la grosse décharge émotionnelle a été entreprise, l’acceptation de soi paraît envisageable.
Alors, si au départ, le parcours semble encombré de roches aux failles profondes, il évolue en s’apparentant davantage à une allée bordée de fleurs aux couleurs pastelles, éclatantes, chaudes, froides... Des retouches, comme des mises au point, s’effectuent pour réajuster progressivement jusqu’à trouver l’harmonie satisfaisante.
Certes, oser traverser les boulevards connus pour nager dans les vagues mystérieuses de notre « persona » requiert du courage, mais « se rencontrer » augure d’une belle preuve d’amour envers soi.
Laurence Pellan