« Lorsqu’on prend conscience que jouer des rôles est pure illusion, le masque finit par se briser naturellement laissant apparaître de plus en plus ce que l’être est réellement. »
Nous est-il arrivé de nous mettre en condition pour affronter une situation, comme un acteur avant d’entrer en scène, parce que nous savions qu’elle allait solliciter des parts de nous ?
Combien de fois nous sommes-nous demandé quelle position il serait préférable d’adopter lors de circonstances particulières ?
Des images, des souvenirs, des ressentis remontent à la surface. Et ils sont nombreux.
On utilise des postures en fonction de l’environnement pour se fondre dans la masse. La communication s’établit en fonction des « étiquettes sociétales ». On ne prend aucun risque. On se sent observé, jaugé alors on sourit pour ne pas déplaire car il est nullement judicieux dans une société, dite matérialiste, de se différencier, de se faire remarquer.
Le fameux principe « il faut être dans la norme » interdit toutes manifestations d’originalité, de créativité, d’inventivité. Au contraire, il amène l’individu à s’aligner aux diktats, aux conditionnements du monde actuel. Il ne faut surtout pas sortir du rang sous peine d’être évincé.
En fait, ces comportements, liés à des croyances, ont été mis en place dès l’enfance. En effet, la base de l’éducation reposait sur les critères du « paraître ». Ainsi, l’enfant se soumettait aux codes transmis par sa famille. Nombre de fois où il a entendu des « conseils déguisés » l’obligeant à avoir telle attitude sous peine de subir une remarque désobligeante, un regard courroucé ou une punition corporelle. Il a donc grandi dans la contrainte.
Et aujourd’hui, qu’en est-il ?
Des personnes s’interrogent sur les rôles qu’elles s’octroient. Elles ne sont plus en adéquation avec les conduites adoptées et se sentent désunies, fragmentées. Elles se trouvent dans un environnement qui ne leur convient plus. Elles ne savent plus comment agir, parler, quelle direction prendre… Elles se demandent si leur vie a un sens. Elles se sentent perdues car les repères sont devenus étrangers. Bref, c’est la confusion la plus totale.
Alors, il est peut-être temps de se poser les bonnes questions.
Est-il raisonnable de continuer à jouer des rôles par procuration en sachant qu’ils génèrent des malaises ou bien de laisser tomber tous ces masques en prenant conscience des changements qui seront inévitables ? Autrement dit, est-il plus juste d’en finir avec ces jeux de rôles, qui maintiennent l’enfermement, ou de montrer son vrai visage pour vivre librement ?
Laurence Pellan
Accompagnatrice psycho-spirituelle