De l'écoute intérieure... à l'écoute extérieure
De l’écoute intérieure...
Les mots manquent, parfois, face au vide ressenti, au néant fulgurant, à l'abysse viscéral. Au comble du silence, dans l'intimité du recueillement, les murmures à la sagesse apaisante résonnent au cœur en détresse. Tel un baume caressant le chagrin de l'incompréhension, ils roucoulent d'amour ouvrant les murailles de la souffrance. Tranquillement, la remontée des profondeurs s'effectue laissant dans son sillage le poids de la peine. Le corps respire la douceur de l'allègement. Une clarté perce l'obscurité. C'est la conscience, l'âme veilleuse des nuits passagères, qui se fait guide sur le chemin à prendre. Un sourire embellit le visage décomposé. Le temps n'est pas aux questions mais juste à l'acceptation de ce qui s'est vécu. Un soulagement bienheureux se ressent. Se dévoile, alors, le masque du tourment. La cause décelée permet le détachement au rôle qui entretenait la souffrance. Le soleil brille de nouveau dans les plaines du cœur et la vie reprend son cours. Une vie toujours plus vivante, là où l'amour scelle les désillusions.
A l’écoute extérieure
Tu m'as dit des mots bienveillants au cœur de mon chagrin. J'ai entendu leur sagesse et les larmes se sont apaisées en continuant leur chemin plus tranquillement. L'incompréhension s'est envolée à la révélation de l'émotion. Le mental s'accorde au cœur. Main dans la main, la progression se fait en direction d'une allée où le soleil perce les ombres des branches dépouillées. Je me retrouve dans la prairie de mon cœur sous le ciel épuré de ma conscience. Tout est clair maintenant en moi. Ma souffrance se nomme sans le moindre doute. Si je la partageais, ce serait des fortifications égotiques contribuant à maintenir mon mal être car, peut-on parler papillon à ceux qui sont au stade de la chenille, pour citer Rûmi. Alors, je glisse mes confidences sur la page blanche. Je sais que la guérison est en cours par le détachement de ma croyance douloureuse. Pour cela, il fallait qu'elle soit nommée. Tes mots conciliants ont contribué à l'extinction de ce feu intérieur, tel un amour déversant sa fontaine d'eau de vie sur mon cœur si brûlant. Je sens le vent frais me parcourir en ce matin d'hiver. Tout va bien en mon âme contemplant le camélia fleuri sous l'azur du ciel et je remercie l'âme passagère de mots, tels un prélude à la transformation libératrice.