Lâcher prise se montre souvent très laborieux. Qui n’a pas entendu cette réflexion ou une de ses jumelles du style : « Lâche prise, pourquoi tu te prends la tête ? pourquoi tu t’accroches ? pourquoi tu culpabilises ? Ça n’en vaut pas la peine ! ». Intellectuellement, nous comprenons clairement l’intérêt de le faire, et pourtant, une part de nous succombe. Abandonner, ce qui se révèle comme un « diablotin » trottant dans la tête, paraît irréalisable dans l’instant, à cause d’un attachement. Mais, celui-ci est invisible et la plupart du temps s’avère inconscient.
Toute perturbation, se manifestant par un ressenti, parole ou attitude désordonnés, émet une information. Le corps émotionnel étant impacté, le lâcher prise ne peut se produire. Ceci dit, c’est l’opportunité de creuser, sonder, pour voir et comprendre ce qui en nous, résiste. Cette introspection se matérialise par un questionnement avec soi et/ou une aide extérieure. Lorsque les premières racines de « l’attachement » apparaissent, alors les mots commencent à expliquer le pourquoi du comment du malaise.
Par un langage du cœur, les liens dénouent les maux un à un. Cette « lecture » guérisseuse commence le travail de cicatrisation. Progressivement, nous libérons ce qui, jusqu’à aujourd'hui, ne pouvait l’être. Comme un calme après une tempête, l’état émotionnel rassuré, nous sommes en capacité de relire notre historique de vie avec bienveillance. Les ressentis inconfortables finissent par disparaître, dès lors qu’ils sont compris et soignés. A ce moment-là, nous pensons céder, mais nous nous leurrons. Nous nous sommes, simplement, libérés de faux liens.
Le lâcher-prise ressemble à un saut dans le vide, autrement dit, un abandon total se manifestant par une confiance pleine et entière en la Vie et ce, quoi qu’il advienne. Alors, pour qu’il puisse se produire, cela passe par la conscience d’une sécurité à l’intérieur de soi, là où nous devenons notre propre garant.
Laurence Pellan
