Silence amical
Tu as le sentiment que la Vie te met sur la rive pour un repos au long cours. Tu fais face à toi-même dans ce silence accompagnateur de ces jours convalescents. Il n’est d’autre choix si ce n’est d’accepter inconditionnellement ce qui se présente. Ton corps t’enjoint son rythme. Et là, tu intègres ta limitation physique, tu tires ta révérence à ta volonté humaine, tu lâches prise sur ta réalité.
Les mots autrefois accrocheurs de bon sens, significatifs d’enseignement, révélateurs de vérité ne trouvent place dans ton esprit. Ces mots se ressentent comme des notes dissonantes, l’entendable devient inaudible. Alors, tu te ressources au silence de ton jardin. En ce havre de paix, tu apprends à respirer la Vie. Le vent partage son souffle qui, en permanence, varie : frais, tiède, iodé, chantant,…mais toujours harmonieux.
Tes états intérieurs fluctuent. Miroir incandescent de tes inconforts, le silence invite à la rencontre en soi. S’asseoir au creux de son coeur et expérimenter cellulairement le désagréable de passage sont les soins salvateurs pour éviter la cristallisation. Par conséquent, tu cesses de fuir les ombres remontant à la surface. Tu embrasses les émotions présentes. Tu te détaches de maux inconscients, inavoués, reniés. Cette descente dans ton corps se réalise grâce à ta foi. La confiance offiçiant, tu plonges inexorablement. Par ta force d'âme et ton courage, les duatités mises à jour prennent fin. De manière subtile, la sérénité se côtoie.
Confrontée à ta persona, tu t’inclines. Tu saisis que patience et humilité sont les ailes d’un même oiseau. Tu avances au rythme de ton corps. En ce temps de pause, pourtant, tu avances allègrement. Ta conscience t’éclaire des profondeurs jusque-là inexplorées, inconnues. Ton âme se libère de conditionnements souffrants. Et parce que tu as osé cette entrée dans le silence offrant son amitié, tu as été guidée pour déceler son éloquence.
Ainsi, chaque humain passe par des cieux orageux en apparence. Faut-il accepter d’en traverser les gros nuages, d’être touché par la foudre pour espérer des éclairs de conscience qui provoquent, incontestablement, la levée du soleil en soi.
