La Joie : la « boussole » de l’âme
Où en sommes-nous avec la Joie ?
Pris par le flux du quotidien, avec des grains de sable s’égrenant sur les plages de notre existence, nous embarquons souvent sur l’océan de nos préoccupations. Nous naviguons en mode automatique, en subissant les vagues des expériences, en étant soumis au vent fort des évènements, en se protégeant maladroitement du crachin des imprévus.
Si nous ne prenons garde, soit nous nous enlisons dans les sables mouvants, dans lesquels il est difficile de sortir, soit nous nous écorchons plus ou moins gravement sur des roches dissimulées. En refoulant ce qui se passe en soi, nous nous lestons de poids qui s’entassent les uns sur les autres jusqu’à sentir un écrasement douloureux.
En conséquence, nous avons l’impression de nous trainer. Un épuisement s’installe parce que notre vie se dessine telle une mer plate, sans le moindre relief en vue. Nous ne ressentons plus de vitalité et confondons ce qui est essentiel. Malgré tout cela, nous persistons dans un marchandage avec nous-même pour « panser » ce qui fait mal. Nous créons un semblant d’existence, autrement dit, une vie d’emprunt, pour sauver les apparences. Une vie où fatigue et lassitude se manifestent par l’absence d’énergies vitales.
Cependant, un jour débarque une réalité se dévoilant dans notre cœur par des constats intérieurs (regrets, amertumes, remords…), par des expériences « cycloniques » (maladie, burnout, deuil, séparation…). Des déclics « phares » qui réveillent, surprennent, bousculent, dérangent, secouent, écroulent, déstabilisent pour nous contraindre à « accoster ». Dans ce lieu personnel à chacun, les vraies questions s’imposent, les véritables enjeux s’exposent, les espérances explosent. Toutefois, des tiraillements émergent par une partie de soi qui s'entête à vouloir rester dans sa zone de confort, à s'accrocher au bastingage de ses illusions, et l’autre, qui aspire à vivre, à être dans le vivant en prenant le gouvernail de la joie.
En réfléchissant, qu’est-ce la vie en l’absence de joie ? Si la mélancolie s’agrippe sur les récifs rugueux du passé ? Si les larmes entretiennent les intempéries émotionnelles ? Si les peurs ancrent le cœur ? Ne ressemble-t-elle pas à une épave, sorte de coquille vide, échouée sur le sable de la tristesse ?
Alors, peut-être suffit-il de voguer sur l’océan de sa vie à la boussole de son âme, elle nous guidera naturellement vers la joie puisque c’est sa raison d’Être.
Laurence Pellan
Accompagnatrice psycho-spirituelle