Respirer en conscience
« Mettre une conscience sur sa respiration permet une lecture de sa réalité de l’instant et de réajuster sa posture intérieure si besoin. »
Comment respire-t-on lorsque la vie défile avec son lot d’activités, d’obligations, d’intérêts ? Parfois, on se sent submergé par un quotidien avec lequel un lien se crée pourtant, parce qu’on y trouve un certain confort sécurisant qui empêche le questionnement intérieur. Cet évitement signale une peur « souffrante » mais encore inconsciente. Le chemin se poursuit en respirant de façon « apnéique ».
Savons-nous véritablement respirer? Par un manque d’apprentissage, la respiration s’effectue, bien souvent, de manière automatique. Cependant, sans chercher une technique particulière, juste le fait de l’observer renseigne sur notre état du moment. On perçoit les divers paliers de notre corps : au niveau physique en constatant la posture empruntée, au niveau émotionnel en se centrant sur le cœur, au niveau mental en remarquant la pensée de l’instant. Ce rapprochement intime informe pour respirer plus judicieusement.
Qu’en est-il du souffle ? Il circule à tous les niveaux de notre être cherchant à unifier notre structure malgré les divisions internes. Associer le corps et l’esprit par une respiration consciente change immédiatement notre énergie. Là où une lourdeur s’apparente à un poids, un début de légèreté se glisse dans les interstices du cœur libérant les « bobos » coincés. Ce contact par le souffle, ressemblant à une bouffée d’air frais chassant les confusions, mute, immédiatement, l’état vibratoire.
Qu’indique le rythme respiratoire ? Celui-ci jongle constamment par une inspiration et une expiration. Ces « allers retours » peuvent se manifester tantôt haletants, essoufflés, soupirants, saccadés, tantôt calmes, apaisés, fluides, tranquilles. Ces cadences indiquent soit un état fébrile, soit un état pondéré. Ce « diagnostic » respiratoire permet de prendre la température de l’état intérieur et ainsi établir le « traitement » approprié ou intensifier un « mieux être ». Indépendamment du ressenti, une embellie, tel un rayon de soleil lumineux, se manifeste très rapidement.
En conclusion, la respiration est une clé de contact permettant d’évaluer l’état de son véhicule corporel, psychique et émotionnel. C’est faire un constat de sa réalité de l’instant. Ce temps d’accueil avec soi, sans jugement, permet un réajustement de son « actualité » interne pour ne pas rester figer dans un inconfort et intervenir sur les blocages ou savourer plus pleinement un bien-être intérieur. Dans tous les cas, elle est source d’informations afin d’agir favorablement, pourvu qu’on veuille bien prendre le temps de respirer…en conscience.
Mise en pratique
Pourquoi prendre un temps pour « respirer en conscience » chaque jour ?
Tout simplement parce que « le souffle est la monture de l’esprit ».
La respiration permet de faire un lien entre le monde intérieur et extérieur. Chaque jour, vous vivez des expériences différentes. En mettant une intention de décharger le corps des « toxines mentales », vous prenez ainsi conscience de votre état intérieur.
Il est important d’expulser les pensées négatives sinon elles restent fixées à l’intérieur de vous. Leur accumulation génère une fatigue qui est le signe d’une baisse énergétique permettant l’ouverture aux malaises psychiques. Si ceux-ci sont stockés trop longtemps, le corps somatise par l’apparition de maux physiques.
Rester juste dans l’observation, sans porter de jugement, en plaçant votre conscience dans le corps pour constater le genre de pensées qui vous traversent, la présence (ou pas) de réactions d’irritation, d’énervement ou de parties figées…
Vous portez votre attention en imaginant que vous respirez à travers une paille. Vous suivez l’air inspiré seconde par seconde puis vous l’expirez aussi lentement. Vous mettez le même rythme à l’aller et au retour. Cette régularité amène une sécurité et invite votre être à se poser tranquillement. Vous visualisez l’énergie circulant dans votre corps du haut de la tête jusqu’au-dessous de vos pieds. Vous observez ce mouvement en ayant le désir que la fluidité s’installe progressivement.
Diverses suggestions
Vous pouvez varier la pratique de cet exercice en pensant que vous inspirez de l’air associé à une couleur ou à une huile essentielle que vous mettrez sur vos poignets.
La nature, votre jardin sont des lieux excellents pour effectuer la respiration.
Chacun prendra le temps qu’il jugera nécessaire. Vous pouvez, par exemple, commencer par 30 secondes, la semaine d’après 1 minute…Trouver votre propre rythme pour que cela soit réalisable.
Le matin, au réveil, sera le meilleur moment car cela vous mettra dans une belle énergie pour votre journée. Mais, là encore, chaque personne a ses sensibilités et ses préférences.
Pratiquez en conscience c’est-à-dire en étant disponible à vous-même pour ressentir les bienfaits dans votre vie.
L’être humain se fatigue vite, a du mal à se soumettre à une discipline et a besoin de diversités, alors, soyez créatif (ve)s dans vos pratiques et prenez du plaisir !
La REGULARITE de l’exercice et la PRESENCE dans votre corps seront les CLES fondamentales pour réussir, en ressentir un bien-être. La répétition de la pratique est en registrée par le subconscient et ce qui demandait un effort au départ transmute dans un acte naturel.
Laurence Pellan
Accompagnatrice en thérapie psycho-comportementale
La Respiration : Le Souffle de Vie
Prendre le temps de respirer,
Inspirer, expirer, inspirer, expirer,
Observation de ce mouvement,
Une vague, un va-et-vient permanent.
Se poser en soi, sentir cette Présence,
Contacter son intérieur en conscience,
Un regard accueillant ce flux et reflux,
Calme, agité, serein, affolé, tendu ?
La respiration, ce merveilleux Souffle de Vie,
Une traversée pour rencontrer son ressenti.
Sonder son corps dans sa globalité,
Expulser ses dualités, des obstacles à l’unité.
Entendre le silence chasser la cacophonie,
Percevoir la respiration comme une symphonie.
Respirer, une pause « douceur » à l’écoute de soi,
Pour ne pas s’oublier comme autrefois.