Sur le chemin de la guérison
Lorsque la maladie frappe à sa porte, c’est une sonnette d’alarme enjoignant à se poser. Une pause, telle une injonction, pour faire un état des lieux de sa psyché qui sature d’un « trop plein » souffrant. Le mal corporel manifeste ce que chacun semble amené à mettre en lumière. Parfois, l’urgence claironne sans tambour ni trompette parce les signaux avant-coureur n’ont pas été entendus ou sont restés dans le déni. Nul jugement dans ce qui arrive. Plusieurs raisons expliquent ces attitudes. Elles trouvent, bien souvent, leur origine dans l’enfance, à l’histoire de vie qui n’a pas été suffisamment prise en compte, comme un déni émotionnel sur des événements du passé. Ceux-ci se comparaient à d’autres beaucoup plus traumatisants en apparence. Ainsi, se dévoile le piège des « appâts rances ». La comparaison se justifiait comme une porte de sortie parce qu’inconsciemment, la blessure,liée à un affect s’avérait plus profonde qu’il n’y paraissait, mais la psyché ne pouvait la considérer dans toute son ampleur.
La maladie accule à faire le point avec soi. Il est temps, sans nul doute, d’abattre les murailles du passé, les protections de son château fort, de débrider son cœur, d’admettre ses vulnérabilités, de cesser de renier ce qui a été ressenti. Jusqu’à quand les stigmates du vécu joncheront la route de l’existence ? L’identification aux divers rôles joués entretient et infecte les blessures parce qu’elles sont continuellement nourries. Dès lors que la santé se délite, il n’est d’autre choix que d’être sincère avec soi. Arrêter de se voiler le regard. Ecouter ce corps exprimant des maux profonds. Enlever les manteaux devenus des oripeaux à force d’être portés. Oter les chaines rouillées des boulets.
La maladie exhorte expressément à transmuter, transcender ses « misères » égotiques sur lesquelles la persona s’appuie continuellement et donne ainsi une réalité, alors que tout cela appartient à une époque révolue. Le combat a assez duré. Le temps de la reddition s’annonce. Chacun chemine avec ce qu’il est, cependant l’expérience invite, d’une part, à se rehausser pour observer ce qui en soi s’avère bloqué, mis de côté, et d’autre part, à une relecture « thérapeutique » de son vécu dans le but de le pacifier. Un choix qui se consent librement. La grande illusion de l’humain est de se penser dans ce qu’il traverse. La maladie assigne clairement à une remise en ordre.
Dès lors qu’un détachement s’opère, la maladie s’aborde avec moins de crainte, même si des hauts et des bas parsèment le chemin parce que forces et faiblesses composent l’humain. Ceci dit, chacun est acteur de sa vie et contribue à sa propre guérison en prenant conscience de ce qui se passe en lui. Soit, on stagne au niveau d’un mental limité et miné par les peurs, soit on s’élève au niveau de l’âme pour gravir sa montagne intérieure.
A la Cime de Soi
Gravir sa montagne intérieure
Lestage de ses propos diffamateurs
Une montée semée d’expériences
Un pèlerinage en quête d’une Conscience
Présence de failles sur le passage
Reflets de blessures sans âge
Chutes et relèves cadencent la marche
Peu importe, continuer sans relâche
Recherche de réponses en altitude
Un triomphe sur les incertitudes
Aucune reconnaissance de gloire
Juste une piste pour éclaircir son histoire
Un voyage au cœur de son humanité
Franchissement d’obstacles avec humilité
Une sortie salvatrice de sa propre prison
Un espoir de voir le soleil de sa guérison
Oser l’escalade par des goulots étroits
Ouvrant l’unique accès à la Cime de Soi
Gravir sa montagne intérieure
Un parcours vers le sommet de son Cœur
Laurence Pellan