La vie est un présent à saisir

L’ordinaire du quotidien met souvent en arrière-plan cette réalité par l’humain « en prise » avec un emploi du temps bien rempli, ses diverses charges à assumer.

Depuis la maladie et le cheminement qu’elle m’invite à faire, la vie se ressent comme un présent à saisir. C’est devenu ma devise. La mise à l’épreuve ébranle nombre d’individus. Il y a un avant et un après pour certaines consciences.

Pris par les aléas de l’existence, chacun vaque à ses occupations du mieux qu’il peut et tant que ça « roule », pourquoi remettre en question ce qui semble aller si bien ?

Et pourtant, c’est à l’occasion d’un « déraillement » suite à un  événement que l’existence prend une tournure différente parce que les habitudes de fonctionnement permettant un certain contrôle jusque-là, sont, inévitablement, remises en cause. Il est des bouleversements « phares », tels la maladie, un décès, un burnt-out, une séparation… pouvant provoquer des crises personnelles. Une nouvelle réalité humaine se dessine alors, par la disparition de l’ancienne.

Comment évoquer ce lâcher-prise si communément évoqué lorsque les fondamentaux sur lesquels l’individu s’est construit et qui, subitement, se révèlent fragilisés, fracturés, déconsolidés ? Pour ma part et j’ai pris, naturellement, cette option, je pense que seul, un travail de fond, une visite dans ses profondeurs agit réellement sur l’état psychique émotionnel et physique. L’être est une globalité où corps et esprit sont, indéniablement, liés.

Des questionnements sur le bien-fondé de la vie où un chemin de reconversion vers soi s’entreprend ou pas. Cet acte met l’humain face à lui-même, à ce qu’il connait, ses croyances, ses certitudes…L’égo/mental s’agite par l’émanation des peurs qui, immanquablement, surgissent.

Ces pas vers soi, par la descente dans le corps, où les émotions se rencontrent, désamorcent les certitudes personnelles mises en place dans l’enfance. Mais, sur quoi reposent-elles finalement ? Ces pas s’effectueront comme il convient à chacun car chaque histoire de vie est unique.

Plutôt que de vivre dans les doutes permanents, les affronter est un libre choix. Le choix de prendre sa vie en main et d’être responsable de soi. C’est une porte s’ouvrant sur un horizon libérateur où cessent, au fil du cheminement,  le sentiment de victimisation, de subir la vie, d’être sous le joug des malaises intérieurs dont l’origine est, parfois, inconsciente. Tous ces ressentis causent le mal être le mal d’être avec soi où le passé « blessé », refoulé, renié influence le présent et où le futur « inconnu » inquiète le présent.

Mais où donc se situe la vie ? Est-ce un train qui passe sans qu’on puisse jamais vraiment s’autoriser à monter dedans et qu’arrivé au terme de sa vie, les regrets pleuvent ?

Alors, oui, la vie est un présent à saisir. C’est bien la seule réalité qui soit. La vision de la vie évoluant par le « pèlerinage » intérieur, l’appréciation de « l’ordinaire » s’offre tel un contentement. Le regard perçoit une beauté par le cœur ouvert à l’amour de la vie. L’âme humaine, libérée des entraves égotiques, rayonne la joie de vivre et continue ses pérégrinations avec la foi en ce qui s’expérimente.

Et, finalement, d’observer que le bonheur n’est pas à conquérir, c’est avant tout un état d’être indépendant des contingences intérieures. Il palpite, simplement, en soi.

Laurence Pellan

Accompagnatrice psycho-comportementale et spirituelle.