Les fuites mentales
« Plus on avance sur le chemin de la connaissance de soi, plus on repère les signes de fuite, plus ou moins élégants, que le mental va prendre pour éviter d’approfondir ».
Lorsqu’on s’observe, on remarque que notre mental nous embarque dans une rêverie où l’on se retrouve dans des situations qualifiées de « plus idéales » parce que le présent semble inconfortable. On se créé un futur improbable mais qui rassure sur le moment. Transmuter ce comportement, ne plus être absent en imaginant une situation illusoire, est sollicitant pour celui ou celle qui a mis ce schéma en place dès l’enfance pour se protéger. Les résistances sont là, même si une part de nous demande à se libérer.
Cependant, en persévérant, pas à pas, instant après instant, une modification s’opère. Et cette évolution est d’autant plus effective par l’application de cette suggestion. Le soir, en revisitant les moments de la journée, on prend acte par écrit de nos absences. Prendre un temps pour comprendre la mise en place de cette attitude est salutaire car cela permet de pointer du doigt ces «fuites mentales ». Ensuite, on examine, tel un enquêteur recherchant des indices, afin de repérer ce qui a provoqué ce changement de posture. Lorsque l’identification de cette échappée est démasquée, un soin est à même de commencer. La véritable guérison survient dans un temps plus ou moins long selon les personnes, mais il faut bien se dire qu’on ne déprogramme pas un automatisme en un tour de clé. Au fil du temps, on s’aperçoit que les absences prennent moins de place. On s’éveille en étant conscient à ce qui se passe dans notre vie, dans nos corps physique, émotionnel, mental…
Cette participation ancre l’individu dans la matière et lui donne enfin ce sentiment d’être vraiment... vivant.
SORTIR DE L’ILLUSION
Ne plus être absent en rêvant à une situation illusoire
On se crée une échappatoire
Parce que le moment que l’on vit paraît inconfortable
Et on imagine un futur idéal mais improbable
Prendre conscience que c’est juste une énième scène
Dans laquelle on participe et parfois on se démène
Parce que le corps émotionnel est touché
Et souvent on est totalement identifié
C’est seulement la preuve d’une blessure
Qu’il est temps de soigner maintenant et non dans le futur
Accepter et accueillir toutes les expériences
Seule l’interprétation que l’on donne crée la différence
Se rappeler que rien ne dure ni le bonheur ni le malheur
La guérison se trouve dans le cœur
Il est donc essentiel de sortir de l’illusion
Pour être simplement en communion.
Laurence Pellan